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A Lunéville, le Progrès fait peau neuve

 

Le nom de l’établissement fleure bon cette époque où les cafés s’ouvraient à tour de bras et portaient, écrit à leur fronton, tout l’espoir des temps à venir. Ce fut le cas pour Le Progrès qui, depuis la rue Banaudon, ne tarda pas à devenir cette vénérable institution que tout le monde connaît à Lunéville. Aujourd’hui, plus de 100 ans après son inauguration, l’établissement s’offre une cure de jouvence. Rencontre avec Patrick Thaize, son (heureux) propriétaire...

Une rénovation en hommage au café d’antan

« J’ai toujours beaucoup aimé l’ambiance des cafés parisiens, ce mélange d’habitués et de gens de passage, cette bulle un peu intemporelle offerte à ceux qui poussent la porte et quittent l’agitation de la rue » commence Patrick Thaize. C’est cet esprit, mi- brasserie pour la déco et mi- café de village pour la convivialité qui l’a guidé lorsque son projet de rénovation s’est concrétisé : « Les choses se sont faites très rapidement. Avec ma compagne, nous avons acquis l’établissement il y a 4 ans et nous nous sommes vite rendu compte qu’il allait falloir envisager des travaux. » Entre les toilettes, assez pittoresques, et d’importantes fuites d’eau à la cave, Le Progrès ressemble alors plus à un bateau ivre qu’au fier paquebot d’autant. « Mais nous venions de nous endetter pour acquérir l’établissement. Cela devenait compliqué de refaire un prêt. » Alors Patrick, après des semaines de 70 heures de travail derrière le comptoir, passe ses jours de repos à colmater les fuites et bricoler des machines devenues capricieuses. « Jusqu’au jour où j’en ai eu franchement marre de passer mes dimanches à la cave. Le soir même j’envoyais un mail à ma banque. Je leur tire mon chapeau parce que j’avais une réponse positive 48 heures plus tard : je pouvais lancer la rénovation du Progrès. »

Une histoire de contact

Patrick Thaize est né à Neuves-Maisons mais c’est à Toul qu’il a passé la majeure partie de sa vie : « avant, j’étais mécanicien auto puis j’ai bossé à l’usine Kléber de Toul pendant 12 ans. Vous savez, j’ai perdu mon père à 19 ans, c’est l’âge de la vie où il faut se faire tout seul. » Au bout d’un moment, l’ouvrier a décidé de monter sa propre affaire, une pizzeria, sans un sou en poche. Puis l’a vendu au bout de 13 ans avant de quitter Toul avec Laurence, sa compagne, pour racheter un commerce à Neuves-Maisons. Mais à 15 jours de la signature, l’affaire ne se conclut pas et il faut bien trouver du travail : « même si j’étais patron, ça ne m’a posé aucun problème d’aller travailler comme intérimaire à l’usine Saint-Hubert de Ludres. Le boulot ne m’a jamais fait peur, au contraire.»

Un espace de proximité

On retrouve au Progrès ces valeurs que porte le couple de propriétaires : Patrick et Laurence naviguent entre les tables d’habitués, visiblement tous ravis de pouvoir enfin se retrouver : « nous avons été fermés 3 semaines pour les travaux et c’est vrai que nos clients attendaient la réouverture. Il y a, au Progrès, des personnes âgées qui jamais ne seraient venues seules au café et qui, poussées par une connaissance, sont venues prendre une consommation et depuis s’offrent cette sortie quotidienne pour rompre leur solitude. Des liens forts se tissent ici tous les jours entre les habitants. »

Des liens étroits également entre les clients et leur établissement puisque beaucoup d’employés du centre ancien de Lunéville viennent déjeuner au Progrès. « Nous ne faisons pas de restauration mais nous avons installé un micro-onde pour que les clients puissent réchauffer leur repas de midi et le manger à table avec une consommation » précise le patron qui réserve à chacun un bon accueil : des premiers clients qui viennent le matin boire un café aux retraités qui s’échangent le journal de tables en tables. Beaucoup d’employés du centre, les voisins commerçants de la rue Banaudon et l’été, sur la terrasse, les touristes qui profitent du fleurissement extérieur.

Si un café reste l’endroit par excellence pour prendre le pouls d’une ville, celui de Lunéville est heureux, ouvert, souriant et généreux à l’image de celui des patrons du Progrès. Longue vie !

  •  Le Progrès

9 Rue Banaudon, 54300 Lunéville

Tél. 03 83 74 26 69

Du lundi au jeudi : 07h - 20h

Vendredi et samedi : 07h 21h