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JEUX VIDEOS : RENCONTRE AVEC UN CREATEUR LUNEVILLOIS

« The Asskickers » (littéralement « Les botteurs de fesses ») est un jeu vidéo qui se retrouve propulsé par la plus grande plateforme de jeux vidéos du monde qui compte 125 millions de joueurs actifs.

Rencontre avec Stanislas BERTON, son créateur, qui est Lunévillois.

 

  • Bonjour Stanislas, avant de commencer, pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Stanislas Berton (SB) : Je m’appelle Stanislas Berton, j’ai grandi à Lunéville, passé mon bac à Bichat et après avoir travaillé un peu partout en France et à l’étranger, je suis revenu en Lorraine pour faire du jeu vidéo.

 

  • Quel cursus avez-vous suivi avant de vous lancer dans le monde du jeu-vidéo ? Êtes-vous allé dans une filière spécifique ?

SB : À l’origine, j’ai une formation en économie, gestion et management ce qui est utile pour gérer un studio mais moins pour concevoir des jeux vidéo. Comme nombre de mes confrères (il existe encore très peu de formations), je suis un autodidacte en ce qui concerne le game design. J’ai également tiré profit de mes expériences professionnelles chez des éditeurs ou des développeurs pour comprendre le fonctionnement de l’industrie du jeu vidéo.

 

Être "game designer" ça consiste en quoi ?

SB : Le game designer est l’architecte du jeu. C’est lui qui va concevoir les mécanismes du jeu qui vont du concept général (nombre de niveaux) au détail le plus infime mais pourtant capital (de combien de pixels par seconde se déplace le personnage quand il marche). C’est une activité passionnante à mi-chemin entre la mise en scène, l’ingénierie et la psychologie.

  • Pourriez-vous nous faire un bref descriptif de votre jeu ?

SB : « The Asskickers » est un jeu d’action façon BD qui confronte trois héros à une élite politique et financière corrompue à laquelle ils vont faire découvrir l’art ancestral du coup de pied aux fesses. Le tout est traité sur le ton de l’humour avec en plus, la possibilité de jouer à deux pour botter des fesses entre amis.

  • Votre jeu se déroule dans un univers assez original, qu’est-ce qui vous a inspiré et vous a incité à choisir ce thème ?

SB : « The Asskickers » a de nombreuses sources d’inspiration :

    • les beat’em up 2D japonais des années 90 comme Streets of Rage.
    • les films d’action et d’arts martiaux des années 80.
    • la crise financière de 2008.
    • l’humour rentre-dedans à la Hara-Kiri, Groland ou Charlie Hebdo (nous étions fans avant que ça devienne la mode). Le film « Louise-Michel » de Kervern et Delépine a également été une grande source d’inspiration.
  • Combien de membres composaient l’équipe de développement ?

SB : Environ une dizaine de personnes avec un mélange de salariés et de prestataires externes. Dans le jeu vidéo, il très courant de travailler avec des collaborateurs basés aux quatre coins de France, voire du monde.

 

 

  • Votre jeu a récemment été publié sur Steam*, comment avez-vous réagi ?

SB : J’ai ouvert le champagne et j’ai crié « je suis sur Steam, je suis sur Steam » jusqu’à ce que mes proches me demandent d’arrêter. J’ai été d’autant plus heureux que cette publication est due à un véritable plébiscite de la communauté des joueurs à travers le programme «Greenlight ». Mais surtout, être sur Steam, c’est permettre à son travail d’être diffusé dans le monde entier auprès de plus de 125 millions d’utilisateurs sur la plate-forme leader du jeu sur PC.

  • Parmi la masse de jeux indépendants souhaitant être publié sur le « Greenlight* », comment avez-vous réussi à vous faire connaitre et à attirer les votes des utilisateurs ?

SB : Je pense que c’est dû à plusieurs facteurs :

    • « The Asskickers » est un jeu avec une identité visuelle unique et une thématique originale.
    • Des interactions soutenues avec la communauté.
    • Avoir fait preuve de ténacité et de patience.
  • Globalement, comment a été accueilli votre jeu par les critiques et par les joueurs en général ?

SB : Quand vous n’avez pas peur de faire un vrai choix esthétique et de jouer la carte de l’humour, vous avez forcément des gens qui adorent et d’autres qui détestent. Dans l’ensemble, je suis très satisfait car nous avons eu d’excellents articles dans des publications aussi prestigieuses que les Inrocks ou le Financial Times. Quant aux joueurs, « The Asskickers » a pour l’instant une évaluation « globalement positive » sur Steam.

 
  • Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui souhaitent travailler dans le jeu vidéo ?

SB : Qu’ils n’imaginent pas que cela signifie jouer aux jeux toute la journée... C’est un métier très difficile qui demande des compétences techniques très pointues.Cela nécessite également une pratique courante de l'anglais car le jeu vidéo est une industrie internationale. "Travailler dans le jeu vidéo » ne veut rien dire : programmeur, animateur, modeleur 3d, level designer, game designer, concept artist, sound designer, chef de projet, producteur, voilà les vrais métiers de l’industrie du jeu vidéo.

 

THE ASSKICKERS

Le jeu est disponible aux adresses suivantes :

  *Steam :

Lancée en 2003, Steam est la plus grande plateforme de distribution de jeux-vidéos en ligne sur PC. Elle compte 125 millions d’utilisateurs actifs chaque mois et son chiffre d’affaire est estimé à 5 milliards d’euros par an.

  

**Greenlight :

Le terme Greenlight désigne la partie de Steam à laquelle ont accès les jeunes développeurs indépendants qui souhaitent faire découvrir leur jeu aux utilisateurs de Steam. Ces derniers peuvent exprimer leur avis sur le jeu et lorsque ce dernier atteint un certain nombre de votes positifs, il est ajouté au catalogue

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