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Accueil>Yohann Mehay, le théâtre et le territoire

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La Méridienne lance sa nouvelle saison. A cette occasion, rencontre avec Yohann Mehay, le jeune directeur de cette très belle scène conventionnée, pour présenter les temps forts et se laisser surprendre par ce théâtre ouvert, formidablement vivant, tellement en prise avec son époque et sa ville.

Quel est votre parcours pour devenir directeur de théâtre ?

Yohann Mehay : Je suis né il y a bientôt 36 ans à Dijon où, après un bac Éco et une maitrise en management et gestion des entreprises culturelles, j’ai très vite travaillé, notamment à Dole où je suis resté 6 ans, dans un théâtre qui s’appelle « Les Scènes du Jura », aujourd’hui une très belle Scène Nationale. J’y étais notamment responsable des relations avec le public, de la communication, de l’action culturelle et du dispositif lié à l’éducation artistique.

En 2011, par amour, j’ai démissionné et me suis installé dans la région où ma compagne avait trouvé du travail, au théâtre de Frouard. Très vite, j’ai été recruté par l’ancienne directrice de la Méridienne, Florence Faivre, qui créait un poste sur le jeune public et la décentralisation. Au départ de Florence, j’ai postulé à son remplacement. Le projet que j’ai présenté pour le théâtre, celui que toute l'équipe développe aujourd'hui, a visiblement séduit le comité de suivi de l’institution puisque c’est ma candidature qui a été retenue.

La Méridienne est une scène dite « conventionnée ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Yohann Mehay : Pour le spectateur, cela signifie avant tout de pousser la porte d’un théâtre de qualité et reconnu comme tel ! Le conventionnement des théâtres - il doit y en avoir une centaine en France – résulte de la politique de décentralisation. Devenir une scène conventionnée signifie pour le théâtre que l’État lui reconnait un certain nombre de qualités, un socle incluant une programmation exigeante, une reconnaissance du milieu artistique, un ancrage territorial et la participation significative des publics tout en exigeant du théâtre  le professionnalisme de sa gestion et une réelle indépendance dans ses choix artistiques. Mais l’État n’est qu’un des partenaires financiers de la Méridienne, au premier rang desquels se trouvent la Ville de Lunéville, la Région Grand Est, le Conseil Départemental et le Pôle d'Equilibre Territorial et Rural du Pays du Lunévillois.

Je construis la programmation de la Méridienne en suivant trois axes majeurs qui tous guident nos choix artistiques. D’abord, celui de diffuser des spectacles vivants de qualité. A l’heure où le milieu est fragile, nous soutenons la création contemporaine, accompagnons et permettons à des compagnies professionnelles locales de montrer leurs spectacles au public.

  • 3 spectacles : 15€

Aujourd'hui chez nous, un jeune peut assister à 3 spectacles pour moins de 15€. Nous touchons 1571 élèves et chacun des établissements secondaires du Lunévillois.

Ensuite, via le dispositif « l’école du spectateur », nous touchons tous les établissements de second degré du territoire. Qu’il s’agisse d’accueillir les élèves, lors de visites du théâtre ou à des spectacles à prix très réduit (assister à 3 spectacles revient à 15€ dont on peut encore déduire des aides apportées par la Région), d’aller dans les établissements proposer des ateliers, des rencontres ou des résidences d’artiste, les équipes de la Méridienne fournissent un travail important pour accompagner ces nouveaux spectateurs. A titre d’exemple, la saison précédente avait donné lieu à 55 présentations différentes sur le territoire auprès de tous les publics et nous avions notamment touché 1571 élèves.

Enfin, nous cherchons à inscrire le théâtre dans sa ville et dans son territoire, en programmant des spectacles qui questionnent et qui interrogent mais également en tissant des liens, avec l’Orangerie par exemple, mais avec également beaucoup d’autres acteurs et relais locaux.

 
  • 100 000€

Nous injectons directement chaque année 100 000€ dans l'économie locale.

Le théâtre est également un formidable acteur économique, puisque nous injectons près de 100.000 euros par an directement dans l’économie locale, en privilégiant des prestataires Lunévillois, en hébergeant des compagnies, en accueillant des spectateurs venus de Saint-Dié, Nancy et souvent de bien au-delà, qui consomment bien souvent à Lunéville.

La Méridienne n’est pas un vieux théâtre austère mais bien un lieu ouvert, formidablement vivant, en prise avec son époque et sa ville.

Et la saison 2018/2019 de la Méridienne ?

Yohann Mehay : Elle se retrouve en intégralité sur notre site Internet. Pour les temps forts, je retiendrais le Festival Facto, fin avril / début mai, qui prendra pour thème l’architecture, l’urbanisme et la ville en transition en faisant appel à du cirque, des marionnettes, des installations interactives ou des projections sur façade. Nous présenterons également la 4ème édition des Journées Théâtre et Science, fin janvier / début février au cours desquelles artistes et chercheurs se passionneront pour les mystères et les beautés de l’univers.

La programmation de la Méridienne recèle de belles pépites : très prochainement (18 et 19 octobre) deux spectacles sur l’Iliade et l’Odyssée par une très belle compagnie où tout y sera : de l’aventure à la tragédie ! De très beaux spectacles à voir en famille, Fratries (22 novembre), La Belle au Bois Dormant (5 décembre) ou Jazoo 2 qui mixe Jazz et dessins animés (19 décembre). Il y aura également de la musique avec le groupe Paris Combo, de l’humour avec le spectacle de Fellag ainsi que de nombreuses propositions théâtrales à découvrir dans le programme ou sur le site.

 
  • La Méridienne

37 rue de Lorraine à Lunéville (54300)
Tél. 03 83 76 48 60

https://lameridienne-luneville.fr/